20 ans de Lyonel Kaufmann blogue…

Depuis 20 ans sur la route à moto avec un café

Un texte réflexif sur les technologies à l'école publié en 2006 (aujourd'hui on parle de numérique à l'école). Selon moi, ce texte reste d'actualité. Qu'en pensez-vous?

A – Histoire des nouvelles technologies à l'école

L'ordinateur n'est pas la première “nouvelle“ technologie introduite dans le champ scolaire. Indiquons les exemples de la radio, du rétroprojecteur ou de la télévision.
On peut même considérer que le manuel et le tableau noir ont été les premières inventions technologiques en milieu scolaire !

Mais pour revenir au 20e siècle, il est intéressant d'observer l'impact et les caractéristiques de leur introduction à l'école.

Dans le cas de la radio et de la télévision, les constats suivants peuvent être fait :
- l'organisation de l'école et des classes n'a guère changé depuis 1900, la principale innovation demeurant l'introduction des pupitres portables (début du 20e siècle et généralisation à partir des années trente) ;
- par rapport à leur commercialisation, les nouvelles technologies de la radio et de la tv sont introduites très rapidement en milieu scolaire ainsi le film muet est introduit à l'école dès le début du 20e siècle aux Etats-Unis ;
- l'introduction d'une nouvelle technologie génère des coûts importants en équipement ;
- en raison de ses coûts, il faut attendre longtemps avant que chaque classe puisse bénéficier de l'équipement adéquat susceptible de s'intégrer à un enseignement au quotidien ;
- le poids de la technique prend le dessus sur les aspects didactiques et pédagogiques ;
- l'enseignant “standard“ est quasiment dans l'impossibilité de prendre en charge seul l'introduction et l'utilisation de la technologie à l'école en raison notamment des problèmes techniques ;
- une grande lenteur dans la généralisation d'une nouvelle technologie à tel point qu'à leur généralisation correspond généralement l'arrivée d'une technologie nouvelle ;
- l'implantation d'une nouvelle technologie, sa généralisation et son impact se mesurent sur une échelle de 40 à 50 ans.
- deux “publics“ différents sont intéressés à l'implantation d'une nouvelle technologie et peuvent devenir des alliés objectifs :
-* a) les tenants progressistes de la pédagogie qui trouvent en elles des leviers au changement des pratiques scolaires ;
-* b) les tenants du management scientifique, adhérant à la taylorisation, en quête d'efficacité et de productivité scolaire.

- les productions scolaires sont l'œuvre de sociétés de productions commerciales et d'organismes non lucratifs ou étatiques (mélange privé / public);
- au fil du temps, la technologie est en définitive mieux intégrée et utilisée à la maison qu'à l'école alors qu'au début c'est l'inverse ;
- le modèle d'introduction de la technologie se caractérise par une introduction initiée par le haut (les autorités scolaires) vers le bas (les enseignants) ;
- à terme, les initiateurs des technologies à l'école (qui souvent aux niveaux des “leaders“ ne sont pas issus du monde enseignant) sont désabusés et se plaignent de l'immobilisme des enseignants ;
- les enseignants ne sont associés que tardivement sur la manière d'implémenter une nouvelle technologie en classe ;
- pour les managers, la radio, le film ou la tv ont été conçus comme un moyen de remplacer les enseigants ou de permettre un enseignement de masse ;
- la vision de ces managers est celle d'un enseignant simple technicien et celle d'un enseignement étant un pur procédé matériel ;
- les nouvelles technologies sont très souvent utilisées l'après-midi et pour les branches secondaires ;
- du côté des enseignants, on constate que les technologies restent toujours à la périphérie de l'activité, elles restent secondaires ;
- en outre, radio, tv et film sont avant tout perçus par les enseignants comme des outils de divertissement plutôt que comme des outils d'apprentissage.

Ces éléments doivent beaucoup à l'observation de l'implantation des technologies (cinéma, radio, tv) dans le canton de Vaud et énormément à la lecture des ouvrages suivants :
- Cuban L. (1984) How Teachers Taught, 1890-1980.
- Cuban L. (1986) Teachers and Machines : The Classroom Use of Technology Since 1920. Teachers College
- Cuban L. (2001) Oversold and Underused: Computers in the Classroom. Harvard Univ Press

En conclusion, on peut relever que l'institution scolaire est fort réceptive et friande des nouvelles technologies. Dans quelle mesure, cette attitude de “happy few“ vise-t-elle à se défausser des critiques portant sur son immobilisme ? Dans quelle mesure également cette attitude dénote-t-elle de son intégration dans le marché capitaliste et dans les politiques industrielles ? Dans quelle mesure, du côté des enseignants, les nouvelles technologies permettent-elles de rendre encore supportable la pédagogie frontale plutôt que l'évolution pédagogique ?

Enfin, on peut constater que les nouvelles technologies trouvent mieux leur place au primaire qu'au secondaire, notamment en raison de l'organisation scolaire très différente (un/deux maîtres toute la journée contre des maîtres se succédant par périodes de 45 minutes). Mais on constate également qu'au primaire l'institution qualifie moins le personnel ; ce dernier est peut-être ainsi plus vulnérable à la hiérarchie et donc à l'implantation des technologies. Sans pour autant que leurs utilisations de la technologie soient pédagogiquement très novatrices. Il ne faut pas confondre degré d'implantation de la technologie et innovation des pratiques pédagogiques !

B – L'ordinateur à l'école : un destin différent ?

En reprenant les éléments qui précèdent, on constatera que la plupart des éléments se retrouvent dans l'introduction de l'informatique à l'école. Ainsi, le premier plan informatique vaudois a démarré en 1985 alors que le micro-ordinateur a été lancé en 1984.

Par contre, quelques éléments différencient l'ordinateur des innovations précédentes et laissent présager d'un futur quelque peu différent dans l'institution scolaire.

Premièrement, l'ordinateur est un outil souple. Il permet du drill, de la résolution de problème, du projet ou de la créativité. Il génère une motivation certaine ainsi que des interactions possibles entre l'élève et la machine.

Ensuite, si on constate également une implémentation par le haut (la hiérarchie, le politique), l'implémentation s'est faite également par le bas (les enseignants). Il y a donc une singularité très claire.

En premier lieu, ce sont des disciplines dites nobles qui utilisent de préférence cet outil (les maths et les sciences).

L'ordinateur est également un outil de productivité pour les administrateurs scolaires et pour les enseignants. C'est un outil à la fois personnel et professionnel. Je peux stocker, planifier, mettre des notes, réaliser des fiches et des évaluations.
L'ordinateur peut être employé de manière individuelle, en atelier ou en groupe. Il est donc diversifié et permet une certaine différenciation.

A ces égards, il correspond relativement bien à toutes les utilisations de technologies adoptées par les enseignants pouvant s'intégrer à la “grammaire“ de la classe . Ces technologies doivent être simples,durables, flexibles et répondre aux besoins des maîtres. A cet aulne, le tableau noir et le manuel sont très efficaces. Le tableau noir permet d'écrire, de dessiner, de garder la trace, de l'effacer, de fournir un support au plan du cours, etc. Le manuel est versatile, portable, compact et durable ; il peut servir ou non d'outil de différenciation, sert au travail en classe ou à la maison (jusque dans son bain) et tous les élèves ont le même.
De plus, une innovation doit pouvoir s'intégrer dans la classe en préservant l'autorité et le contrôle de l'enseignant sur la classe. Ainsi en est-il du rétroprojecteur qui a été adapté par l'enseignant afin de lui permettre de réaliser une mise en commun face à la classe.

Par ailleurs, il est nécessaire qu'il y ait un retour coût/bénéfice sur investissement pour que les enseignants adoptent une innovation. C'est une attitude fort rationnelle au demeurant. L'innovation doit aussi répondre aux problèmes définis par les enseignants et non pas ceux définis par des non-enseignants.
Enfin j'y ajouterai un dernier élément non négligeable : contrairement à la radio, la tv et le film, l'ordinateur a changé, en plus de la vie familiale, le système de production économique. Pas un secteur économique n'est épargné par l'informatisation.

Dès lors, si on considère que la classe du 19e siècle n'est rien d'autre que la préfiguration de l'atelier (horloge quasi timbreuse, disposition en rang des pupitres, maître jouant le rôle du patron ou du chef d'atelier, avance du travail en cadence, intégration de la norme sociale dominante, etc.), alors, sans nul doute possible, l'ordinateur s'implantera durablement dans l'école aussi longtemps du moins qu'il sera au cœur de l'organisation économique, culturelle et sociale.

Par contre, il est difficile de prédire si l'ordinateur permettra véritablement de modifier les pratiques pédagogiques et d'innover à ce niveau. Sur ce plan-là, il serait préalablement nécessaire que les acteurs économiques et sociaux modifient leurs conceptions sur le savoir et la manière dont on apprend. Rendez-vous dans quarante ans !

Publié le 9 avril 2006. Lien : https://lyonelkaufmann.ch/histoire/medias-technologies/reflexions-sur-lutilisation-de-linformatique-dans-le-cours-dhistoire/

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Le 25 avril 1974 avait lieu au Portugal la Révolution des Oeillets. Pour une fois, une armée mettait bas une dictature et instaurait la démocratie.

Le signal de départ de cette révolution est donné le 25 avril 1974 à 0h25. A cette heure-là, la radio nationale diffuse Grândola, vila morena (Grândola, ville brune), une chanson révolutionnaire de Zeca Afonso évoquant la liberté, la démocratie et le respect. Un mystérieux Mouvement des forces armées (MFA), mené par Otelo Saraiva de Carvalho, passe alors à l'action et s'empare des points stratégiques du pouvoir dans le pays. Seize heures plus tard, le régime dictatorial s'effondre.

La chanson (cliquez sur l'image pour l'écouter sur YouTube):

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Son texte:

GRANDOLA ville brune Terre de la fraternité Le peuple est celui qui commande le plus A l'intérieur de toi ville A l'intérieur de toi ville Le peuple est celui qui commande le plus Terre de la fraternité GRANDOLA ville brune Dans chaque coin un ami Dans chaque visage un ami aussi GRANDOLA ville brune Terre de la fraternité Terre de la fraternité GRANDOLA ville brune Dans chaque visage un ami aussi Le peuple est celui qui commande le plus A l'ombre d'un chêne Dont je ne savais pas l'âge Je t'ai juré comme compagne GRANDOLA à ta volonté GRANDOLA à ta volonté Je t'ai juré comme compagne A l'ombre d'un chêne Dont je ne savais pas l'âge.

Article publié le 24 avril 2007. Lien : https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2007/04/25/grandola-ville-brune-revolution-des-oeillets-25041974/

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Ce fut une soirée et un matin inoubliables à l'occasion de championnat suisse jeunesse de gym. Aujourd'hui encore, j'ai des étoiles dans les yeux en y repensant.


Parfois il est comme des signes du destin qui se manifestent au moment où on s'y attend le moins. Qui pouvait dire? qui pouvait prévoir qu'une nuit programmée pendant le Championnat suisse de sociétés, catégorie jeunesse à Chiasso (Tessin) ouvrirait une brèche dans le temps aux 12 accompagnateurs? D'une simple nuit à l'auberge de jeunesse à Scudellate surgit l'aventure. D'abord la nuit et la pluie, ensuite une route, des virages et des murs de pierre, nous ont accompagné le temps d'une montée. Luc au volant, Vincent à la carte et au GPS et le reste de la troupe dans la soute. Arrivés au sommet circonspects, nous les laissâmes s'enquérir si notre périple avait atteint son port. Rassérénés par la réponse positive qui s'en suivit, nous prîmes possession des lieux avant de nous diriger vers la seule auberge des lieux. Et c'est là que le temps s'est arrêté. Pour notre plus grand bonheur. Une porte, un couloir, puis à droite sorti de nos rêves et souvenirs d'enfant, l'auberge nous offrit son épicerie d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître:

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Le comptoir où le temps autant vivant qu'arrêté nous offre ce cadeau

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Une petite faim?

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Un bout de rêve américain au bout du comptoir

Nous poursuivîmes jusqu'à l'ancienne salle de l'auberge. La magie des lieux, l'accueil sympathique des patrons et la chaleur de la nuit nous firent oublier notre fatigue. La petite troupe s'attabla et s'égaya aux couleurs «nostalgie».

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Pièces rapportées au décor, nous assistions à une tranche de vie du Val Muggio, là où l'air est le plus pur. Affranchis des contraintes du temps, dépossédés des turpitudes de la plaine, nous étions réceptifs et reconnaissants de l'hospitalité offerte, symbolisée par le panettone conçu par la maîtresse des lieux. Pur moment de bonheur.

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Nos compagnons de salle ajoutaient la touche de couleur locale. Sans eux, nous n'aurions pas su distinguer rêve et réalité. Au-dessus de nos têtes, un témoignage du temps passé ramenait à la dureté et à la réalité de ce temps où la montagne loin de représenter les joies des pistes de ski regorgeait de temps ardus et d'une pauvreté certaine…

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Il suffit de regarder les chaussures du grand-père pour comprendre…

La montée réalisée dans la nuit ne nous avait pas permis de prendre la mesure du décor autour. Au matin les couleurs réapparurent complètement et les premières heures de la matinée nous offrirent un dernier cadeau (ainsi que quelques moutons sur notre route) avant de redescendre dans la plaine vers Mendrisio, puis Chiasso, mais c'est désormais sûr : un jour nous reviendrons.

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Un matin magicien (merci à Luc pour la photo)

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L'Osteria Manciana (Scudellate)

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L'auberge de jeunesse (Scudellate) – merci à Luc également pour cette photo.

Le billet original : https://lyonelkaufmann.ch/Blog/2007/12/16/le-jour-o-le-temps-sest-arrt-scudellate/

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Voici le premier billet datant du 15 ou du 16 janvier 2004 (suivant mes blogs) qui marque le début de 20 ans de blog jusqu'à aujourd'hui.


Dans son édition du mercredi 14 janvier 2004, les journaux suisses La Liberté et Le Courrier consacrent un dossier relativement aux Suisses ayant fait commerce d'esclaves.

Ainsi, au Ghana, à Cape Coast, un ancien château fortifié a été un haut lieu de la traite négrière, reconnu lieu de mémoire de la traite négrière et inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO. Or, cette plaque tournante de la traite négrière a été créée en 1652 par un Bâlois, Isaac Miville, au service de la Swedisch-Afrikanische Compagnie. Miville n'est qu'un des Suisses ayant participé à ce triste commerce triangulaire. On en trouve dans tous les secteurs liés à l'esclavage.

Si la Suisse a joué un petit rôle comparativement aux pays maritimes, il est considérable pour un pays sans accès à la mer.

De nobles familles doivent ainsi une partie de leur prospérité à ce commerce comme les Du Peyrou, de Meuron ou de Pury à Neuchâtel. Des établissements bancaires genevois tels que Thellusson et Necker (si, si le futur ministre de Louis XVI), Cottin ou encore Banquet et Mallet ainsi que la maison Picot-Fazy, finançaient la traite des esclaves africains. Plusieurs de ces banques privées existent toujours aujourd'hui : par exemple, la Banque Leu à Zurich, les Banques Lullin (qui a fusionné en 1795 avec la Banque Ferrier pour devenir la Banque Ferrier Lullin & Cie) et Banquet à Genève. En outre, des Suisses possédaient également des plantations aux Caraïbes ou au Surinam. De plus, des contingents suisses ont aussi aidé à réprimer des soulèvements d'esclaves notamment à Saint-Domingue.

Ce travail de mémoire sur cet épisode peu glorieux doit beaucoup à Hans Fässler, un enseignant du canton de Saint-Gall. Celui-ci cherchait un angle original pour commémorer le bicentenaire de la création du canton de Saint-Gall en 2003. En découvrant un autre bicentenaire, celui de la mort de Toussaint Louverture, héros de l'indépendance haïtienne, Fässler a poussé plus loin ses recherches et a découvert avec stupéfaction que des Suisses avaient participé au commerce négrier.

En 2006, Fässler compte publier le fruit de ses recherches en les complétant par des interviews des descendants de ces «colons» suisses. En attendant, les résultats de ses travaux sont en ligne sur son site internet. Si le site peut paraître confus au premier abord, il contient des textes fort intéressants.

Après la question des Fonds juifs, la participation de la Suisse a la traite négrière, via les cantons et des privés, est une autre occasion d'effectuer un travail de mémoire et de réflexion avec les élèves loin des images d'Epinal traditionnelles. Loin aussi de l'apparente platitude de l'Histoire suisse.

Sources en ligne Journal La Liberté : - Ils étaient Suisses, mais aussi négriers  - Des esclaves embarqués sur «L'Helvétie»

Journal de SolidaritéS : - Banques suisses et «black holocaust»

Article de l'encyclopédie Wikipedia (en anglais) - Jacques Necker

Sur les banques suisses (le berceau des banquiers), on lira avec intérêt le rapport N° 2311.– Rapport de M. Arnaud Montebourg, au nom de la mission d'information commune sur les obstacles au contrôle et à la répression de la délinquance financière et du blanchiment des capitaux en Europe. Tome I. Monographies. Volume 3 – La Suisse

Catégories du billet : #histoire #histodons #traite #esclavage #suisse

Le billet original : Ils étaient Suisses… mais aussi négriers

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